Pour faire face aux nouvelles exigences écologiques de l’Union européenne, le Maroc met en place des solutions concrètes pour accompagner ses entreprises dans la transition énergétique. Avec la certification des émissions de carbone, prévue par le projet de loi n°75.24, le pays entend renforcer sa compétitivité tout en s’affirmant comme un modèle de durabilité à l’échelle mondiale.
Le Maroc, soucieux de répondre aux exigences mondiales en matière de décarbonation, a lancé une série de mesures pour soutenir ses entreprises dans la transition énergétique. L’un des axes majeurs de cette initiative est la création d’un organisme national chargé de délivrer des certificats de contenu carbone, en conformité avec les normes internationales.
Ce projet de loi n°75.24, présenté par M. Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, complète la loi 12.06 relative à la normalisation et à la certification, et marque un tournant stratégique dans l’alignement du Maroc sur les standards mondiaux de performance environnementale.
Cette certification carbone, véritable « passeport vert » pour les entreprises marocaines, leur permettra de certifier la quantité de carbone émise lors de la production de leurs biens et services.
Ainsi, elles pourront sécuriser leur accès aux marchés internationaux tout en valorisant leurs efforts en matière de décarbonation. Ce processus est un levier clé pour renforcer la compétitivité du pays et améliorer son attractivité sur le plan des investissements, en affichant son engagement envers le développement durable.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à promouvoir un modèle industriel marocain plus vert, plus compétitif et plus intégré aux chaînes de valeur mondiales. Les entreprises marocaines pourront ainsi se positionner sur des segments de marché où la performance environnementale est un critère essentiel.
La mise en place de cette certification, supervisée par une entité nationale crédible et indépendante, assurera également la transparence du processus, renforçant ainsi la confiance des acteurs économiques.
Dans ce contexte, l’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc, a mis en place le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), connu sous le nom de « taxe carbone ».
Ce mécanisme impose aux exportateurs marocains de s’adapter afin de répondre aux normes environnementales européennes. Il cible particulièrement les secteurs industriels à forte émission de carbone, tels que l’automobile, le textile, l’aéronautique et l’agroalimentaire.
La phase transitoire de cette taxe permet aux entreprises de se préparer, tout en soulignant déjà les défis à relever. Ces industries devront désormais déclarer précisément les émissions de carbone de leurs produits destinés au marché européen.
Le Maroc, en anticipant cette évolution, a mis en place des mesures concrètes pour accompagner ses entreprises et faciliter leur adaptation aux nouvelles exigences internationales.
Le Maroc ne se limite pas à une simple réponse aux exigences européennes, il voit dans ce défi une opportunité stratégique.
En facilitant l’accès des entreprises locales aux marchés mondiaux, il aspire à renforcer leur compétitivité, tout en mettant en avant son modèle de développement durable. En ce sens, cette transition énergétique devient un vecteur de transformation industrielle pour le pays.
Ainsi, bien que la mise en place de cette certification carbone représente un défi pour les secteurs industriels marocains, elle constitue également une véritable opportunité.
Le Maroc semble déterminé à relever ce défi et à faire de la décarbonation un axe central de son développement économique, consolidant ainsi sa position sur la scène internationale.