La panique, qui a commencé vendredi 6 mars, continue de ravager le marché boursier marocain.
Le MASI, principal indice de la cote casablancaise, a perdu à peu près 6% à l’issue de la séance de cotation de ce lundi 9 mars. En Year-to-date, le MASI a reculé de 11,22% !
Pour sa part, le FTSE CSE Morocco 15, l'indice regroupant les 15 plus grandes capitalisations du marché, a perdu 7,02%, portant sa contre-performance depuis le début de cette année à 13,48%.
Aucune valeur n'a progressé ce lundi (les plus fortes hausses sont de 0%). Et les plus fortes baisses ont frôlé la limite de 10%. Ce qui prouve le "fly to cash" actuel. Depuis le début du mois de mars, la capitalisation boursière a perdu plus de 60 milliards de DH !
Le volume échangé lors de cette séance s’est situé à 585,82 millions de DH. C’est l’un des volumes les plus importants enregistrés au cours de ces dernières semaines.
Ce volume a été drainé en grande partie par les grosses capitalisations de la place qui ont toutes enregistré de fortes baisses, malgré le soutien apporté à quelques valeurs pour limiter la casse :
- Maroc Telecom (-4,51%) : 211,11 MDH ;
- Attijariwafa bank (-6,07%) : 62,47 MDH ;
- Ciments du Maroc (-6,19%) : 57,23 MDH ;
- Marsa Maroc (-8,80%) : 56,48 MDH ;
- Cosumar (-3,56%) : 41,32 MDH ;
- Taqa Morocco (-3%) : 33,01 MDH ;
- LafargeHolcim Maroc (-6,02%) : 28,37 MDH ;
- BCP (-8,33%) : 24,64 MDH.
Et la baisse devrait se poursuivre. La majorité des carnets d'ordres consultés après la clôture de ce lundi dégageaient un mouvement vendeur. Les quantités proposées à la vente sont supérieures à celles demandées.
"C'est un krach boursier limité, causé par une panique imprévisible amplifiée par le volume et par l'absence totale de hausse sur la moindre valeur", indique un opérateur avisé du marché.
Pour sa part, un analyste de la place trouve que la réaction du marché est « exagérée ».
« Le marché a surréagi. Cela a commencé par une panique qui a touché les investisseurs étrangers, ce qui a initié le mouvement de baisse. Après les petits porteurs ont réagi négativement face à la baisse avec des rachats auprès des OPCVM. Maintenant, ce mouvement vendeur est généralisé. Tout le monde cherche à vendre à n’importe quel prix », indique-t-il.
L'opérateur sondé confirme que ce sont les petits porteurs et les OPCVM, notamment actions, qui vendent, mais ajoute qu'il y a aussi et surtout les porteurs de taille moyenne.
Qui a acheté toutes les actions vendues vendredi et lundi ? "Principalement une compagnie d'assurance et un organisme de prévoyance de la place", ajoute cet opérateur.
« C’est une panique qui n’est pas justifiée. Même les impacts du Coronavirus sur l’économie mondiale sont encore limités. Dans les conditions actuelles, il faut relativiser un peu. Il ne faut surtout pas céder à la panique pour ne pas renforcer ce mouvement de baisse », insiste l'analyste.
D’après lui, « à un certain moment, cette fièvre va se calmer, mais on ne sait pas quand exactement. En attendant, il faut voir s’il y a la possibilité de suspendre les transactions au niveau du marché marocain. Si non, les investisseurs institutionnels marocains doivent se placer en position acheteuse pour soutenir le marché ».
Et d’ajouter : « Une bonne nouvelle à l’échelle internationale, comme une éventuelle découverte d’un vaccin contre le coronavirus, pourrait également calmer cette panique ».
L'opérateur sondé trouve que cette chute n'est pas plus mal car le marché est cher, et estime qu'il va remonter car il n'y a aucune raison fondamentale de paniquer. "Au contraire, la baisse des cours du pétrole, très forte, aurait du inciter à davantage d'optimisme", conclut-il.