Partager

HCP : Une trajectoire économique solide, mais sous haute vigilance

18 avr. 2025 L'opinion

L’économie marocaine poursuit son redressement entamé au début de l’année, avec une croissance soutenue attendue au deuxième trimestre 2025. Selon la dernière note de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 3,8 % sur un an, confirmant la résilience de l’activité nationale, après un premier trimestre marqué par une reprise plus vigoureuse encore, estimée à +4,2 %. 

Cette dynamique est notamment tirée par la relance de l’agriculture, la bonne tenue des services et la vitalité des secteurs extractifs et de la construction. 

Il n’en demeure pas moins que des incertitudes pèsent sur la trajectoire économique du pays, sur fond de tensions internationales, de pressions inflationnistes, sans oublier la nouvelle politique tarifaire des États-Unis.

L’économie marocaine poursuit son redressement entamé au début de l’année, avec une croissance soutenue attendue au deuxième trimestre 2025. Selon la dernière note de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 3,8 % sur un an, confirmant la résilience de l’activité nationale, après un premier trimestre marqué par une reprise plus vigoureuse encore, estimée à +4,2 %. 

Cette dynamique est notamment tirée par la relance de l’agriculture, la bonne tenue des services et la vitalité des secteurs extractifs et de la construction. Il n’en demeure pas moins que des incertitudes pèsent sur la trajectoire économique du pays, sur fond de tensions internationales et de pressions inflationnistes. 
  
Après un premier trimestre dynamique, l’économie nationale devrait maintenir le cap, surtout avec le redressement progressif de l’agriculture après des campagnes difficiles, sachant que le secteur renoue avec une croissance de 3,1 % au premier trimestre, et continuerait sur cette lancée au deuxième, apprend-on du HCP. 

Les services marchands, quant à eux, s’affirment comme le pilier de la croissance, avec une progression de 13,2 %, grâce notamment à l’hébergement et aux services touristiques, toujours dynamiques. 

Cette tendance se poursuivrait au deuxième trimestre, en raison d’une demande intérieure toujours solide et de perspectives touristiques favorables.Dans le secteur extractif, la hausse de 6,7 % de la valeur ajoutée au premier trimestre témoigne d’un regain d’activité, après une année 2024 marquée par la volatilité des prix internationaux. 

Les industries manufacturières, bien que pénalisées par un contexte commercial mondial moins porteur, bénéficieraient d’un soutien interne, notamment via les filières agroalimentaires et des minéraux de carrière. 

La note du HCP précise par ailleurs que le secteur de la construction, qui a vu sa valeur ajoutée grimper de 6,4 % au premier trimestre, reste robuste, notamment dans les travaux publics. 

Cette performance s’explique par la relance des chantiers d’infrastructure et une demande soutenue en logement et aménagement urbain. 

Une demande intérieure motrice   
Le moteur principal de cette croissance demeure la demande intérieure, qui continue de s’épanouir, notamment avec les dépenses des ménages, soutenues par des politiques fiscales et salariales accommodantes, qui ont progressé de 4,5 % au premier trimestre et devraient continuer à croître au deuxième trimestre (+4,2 %). 

Une progression due à l’amélioration des revenus, due aux augmentations salariales dans le public et le privé, et la révision à la baisse de l’impôt sur le revenu. Ces mesures ont amplifié la capacité de consommation, même dans un contexte de reprise modérée de l’inflation.  

L’investissement, de son côté, montre également de la vitalité, avec une contribution importante à la croissance. Au quatrième trimestre 2024, il avait apporté 5,4 points à la croissance, contre 3,7 points au trimestre précédent. Cette dynamique se poursuivrait au deuxième trimestre 2025, avec une hausse attendue de 5,1 % des dépenses d’investissement.

Inflation maîtrisée   
L’inflation, qui avait marqué une pause en fin 2024, a retrouvé une tendance haussière début 2025, atteignant +2,2 %. Cette reprise est en grande partie imputable à l’augmentation des prix alimentaires (+3,7 %), en particulier ceux de la viande, des poissons frais et des légumes. 

Cette évolution reflète à la fois des tensions sur l’offre locale et la répercussion de hausses des coûts de production. Toutefois, l’inflation sous-jacente, qui exclut les composantes volatiles, reste modérée à 2,3 %, témoignant d’une stabilité relative des prix hors énergie et produits administrés. 
  
Face à cette situation économique encore fragile, Bank Al-Maghrib poursuit son orientation accommodante, rappelle le HCP, notant que l’abaissement du taux directeur à 2,25 % encourage la consommation et allège le coût du financement de l’économie. 
  
Malgré ces indicateurs mitigés et néanmoins favorables, l’économie marocaine reste exposée à de fortes incertitudes. Le report temporaire des hausses tarifaires américaines, annoncé en avril pour une durée de 90 jours (hors Chine), offre un répit, mais pas de garantie. 

Ce différé pourrait limiter les chocs immédiats sur le commerce mondial, mais les marchés ont déjà réagi par une hausse de la volatilité et une tension sur les cours des matières premières. 

Les répercussions de ce contexte tendu se font déjà sentir en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, où l’activité industrielle montre des signes de ralentissement. Cette situation pourrait par ailleurs affecter les exportations marocaines, notamment dans les secteurs textile, mécanique et automobile. 

Le commerce extérieur reste d’ailleurs un point de fragilité du fait que sa contribution à la croissance est attendue négative au deuxième trimestre, même si elle serait moins pénalisante qu’en fin 2024. 

Au dernier trimestre de l’année dernière, le commerce extérieur avait amputé la croissance de 5,2 points, un recul considérable. Cette situation s’explique par une progression plus rapide des importations (+15,6 %) que des exportations (+9,2 %). 
  
C’est dire que la conjoncture internationale pourrait jouer le rôle d’arbitre imprévisible dans les mois à venir. Le gouvernement, la Banque centrale et les entreprises sont tenus de surveiller de près les évolutions géopolitiques, notamment commerciales, de sorte à poursuivre la dynamique de reprise.

Boom boursier   
Les taux sur les bons du Trésor à moyen et long termes ont suivi la même tendance, reculant de 44 à 62 points de base. Le dirham, quant à lui, s’est apprécié face à l’euro (+4,2 %) et au dollar (+1,1 %), traduisant la confiance relative dans la stabilité économique du pays. Sur les marchés financiers, la Bourse connaît un véritable boom. 

L’indice MASI a bondi de 36,5 % en un an au premier trimestre 2025, porté par l’optimisme des investisseurs et des hausses de cours dans plusieurs secteurs clés : transport, mines, immobilier et santé. La capitalisation boursière a, elle aussi, progressé de 37,8 %, et les volumes de transactions ont explosé (+186,5 %).