BAM a réduit sa prévision de croissance économique à 2,3% pour 2020 et précise que la situation évolue rapidement avec la crise du Coronavirus et que son évaluation sera régulièrement actualisée.
La baisse du taux directeur de 25 points de base et la seule décision prise par le Conseil. Elle s'ajoute à deux autres mesures décidées par le comité de veille économique (moratoire CNSS et crédits bancaires). La communauté des affaires attend beaucoup plus, compte tenu de la gravité de la situation.
>>> Suivi de la crise Coronavirus : le conseil de BAM pourra se réunir de manière exceptionnelle avant juin
Le conseil de Bank Al Maghrib a discuté des répercussions des conditions climatiques défavorables et la propagation à l’échelle mondiale de la pandémie Covid-19. L'évolution rapide de cette pandémie exige l'actualisation fréquente des prévisions économiques.
Vu ses évolutions rapides, nous avons retenu que le conseil se réunira de manière exceptionnelle avant sa réunion habituelle de juin.
>>> L'inflation repart à la hausse
La décision d'abaissement du taux directeur intervient dans un contexte d'accélération de l'inflation. Après 0,2% en 2019, l'inflation est passée à 1,3% en janvier, essentiellement portée par une hausse des prix des produits alimentaires. Elle devrait se situer à 0,7% en moyenne sur l'ensemble de l'année 2020 et s'accélérer à 1,2% en 2021.
>>> La croissance ralentirait à 2,3% en 2020
La croissance devrait stagner à 2,3% en 2020, soit le même niveau qu'en 2019, pâtissant de l’effet conjugué des conditions climatiques et de la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19.
La valeur ajoutée agricole va décélérer à 2,7%. La récolte céréalière est estimée sur la base des données disponibles le 10 mars à 40 millions de quintaux. Le rythme des activités non agricoles ralentirait lui à 2,9%.
En 2021, la croissance enregistrerait un rebond à 3,8%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 8,1%, avec l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux, et une amélioration de la croissance non agricole à 3,3%.
Ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes et peuvent être révisées à la baisse si la propagation de la pandémie n’est pas contenue.
>>> Renault Tanger a des difficultés d'approvisionnement à cause de l'arrêt de ses fournisseurs espagnols
Les exportations afficheraient une accélération, sous l’effet essentiellement de la hausse de la production automobile avec l'entrée en activité de l'usine PSA. Mais ces prévisions sont aujourd'hui dépassées parce qu’on vient d’annoncer que Renault ne peut plus s'approvisionner pour ses moteurs à cause de l'arrêt de ses fournisseurs espagnols. La conjoncture va évoluer de façon assez rapide.
>>> En 2020, l’endettement public va augmenter
Le processus de consolidation budgétaire va connaître un net arrêt. Après un déficit de 4,1% en 2019, nous prévoyons pour 2020 un déficit hors privatisations de 4% suite à l’effort exceptionnel qui sera consenti pour faire face à la pandémie. Le déficit s’allégera ensuite à 3,9% en 2021.
Nous allons ainsi assister à une légère hausse du ratio de l’endettement du Trésor, qui devrait passer de 66,1 en 2019 à 67,2% en 2020 et ne connaîtrait un léger allègement qu’à partir de 2021 en baissant à 66,7%.
La dette publique totale passerait de 82% en 2019 à 82,2% en 2020 avant de baisser à 81,6% en 2021.